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12 octobre 2020 1 12 /10 /octobre /2020 19:25

https://radioallianceplus.fr/audio/patrimoine-culturel-et-education/

 

Une conférence donnée le 18 septembre 2020 dans le cadre des Journées du Patrimoine

Patrimoine et éducation

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21 janvier 2012 6 21 /01 /janvier /2012 18:43

     Nous avons tous dans nos têtes un « modèle » de ce que doit être l’Eglise, de ce que doit être un pasteur ! Et nous avons aussi en nos mémoire les temps forts qui dans nos parcours de vie ont fait notre attachement tout particulier à l’Eglise, et nous gardons au cœur un –deux au plus- pasteur qui nous a marqué et demeure notre « témoin premier » de l’Evangile. Et dans beaucoup de situations, nous avons besoin, comme d’une sécurité, de ramener à ce qui a fait « modèle » à nos yeux. L’ennui, c’est que ce modèle n’est le même pour personne, chacun ayant sa propre attente.
Recevons pour nous aussi ces propos ironiques et désabusés d’un catholique du début du 20ème siècle ayant eu maille à partir avec Rome : « Jésus a prêché la venue du Royaume, et c’est l’Eglise qui est venue ». Voyez le « hic » : « Pôvrette Eglise », disait Calvin !

     Il est sans doute à la fois nécessaire et déplacé de tenter de relever les enjeux et les défis qui se posent à nous dans la relation entre pasteurs, conseillers presbytéraux et membres de l’Eglise. Nécessaire, parce que nous nous rendons souvent la vie impossible et surchargée en cherchant l’Eglise idéale, le chrétien idéal et le pasteur idéal : autant faire le point de temps en temps pour nous dire qu’aucun de ces trois partenaires n’existe, sinon furtivement et toujours de façon éphémère. Déplacé, parce que c’est dans le réel que nous sommes appelés à témoigner de l’Evangile, dans un réel où je dois rencontrer l’autre tel qu’il est, porteur à sa façon –souvent ignorée de lui-même- de l’amour et de la tendresse que Dieu pose sur lui.
     Ainsi le rappelait la Réforme qui insistait sur le fait qu’il y a Eglise « quand la Parole est droitement prêchée et les sacrements droitement administrés ». C’est en Christ que se manifeste et se récapitule cette Parole, et c’est par le témoignage du Saint-Esprit que nous pouvons la recevoir et la méditer en notre conscience. Cela se passe indépendamment du prédicateur et des fidèles, même si cet événement de la Parole prêchée et partagée nous appelle, nous invite à changer radicalement nos modes de vies. Il n’empêche : ce ne sont pas les qualités des hommes ou des femmes avec lesquels nous vivons l’Eglise qui comptent, mais plutôt le désir que Dieu formule qu’ensemble, avec les dons différents et variés qui nous sont confiés, nous puissions préparer la venue du Royaume.
     Dans notre région, cela a pris une tournure toute particulière durant les décennies de persécutions, puisque les pasteurs du Désert ont « dressé » l’Eglise sous la croix en veillant à la préserver des surgissements sporadiques de prédicateurs « illuminés » et auto-proclamés. D’où une rigidification du rôle pastoral et de son image. Le système napoléonien qui dura un siècle jusqu’en 1905 a représenté comme un mythique « âge d’or ». Les postes pastoraux étaient créés par l’Etat, rémunérés comme un service public. L’édification de temples, et l’installation de pasteurs dans le plus grand nombre possible de villages permettaient de sortir au grand jour, avec la joie de pouvoir exister « comme les autres ». Et ce désir de « comme les autres » a été si fort qu’on leur a copié sans s’en rendre compte beaucoup de choses, y compris de faire de nos temple des lieux aussi sacrés qu’une église, et des pasteurs on fit des presque prêtres…Et cela a continué… : le pasteur était le « porte-flambeau » de la paroisse, contre l’ « adversaire » dans un premier temps, puis l’œcuménisme venant depuis près de 50 ans comme garantie que cette relation nouvelle avec les catholiques ne nous « mangerait » pas.

     Depuis quelques années, l’Eglise Réformée de France a fait de gros efforts pour demander aux conseils et aux Eglises locales d’accueillir leur(s) pasteur(s) avec les charismes qu’ils ont, et non comme des images-types . Dans le même temps, on a insisté –sans doute pas encore assez- pour que des membres d’Eglises ayant des dons puissent plus encore être reconnus dans un service de la Parole et des communautés. De même a-t-on incité les pasteurs à cesser de vouloir des paroissiens rêvés, mais de cheminer avec ceux de la communauté où ils sont appelés à exercer leur ministère.
Le grand défi d’aujourd’hui, c’est de trouver ensemble les chemins sur lesquels nous pouvons recevoir une Bonne Nouvelle dans un temps de crise et de tourmente. C’est de vouloir  nous orienter ensemble comme co-responsables de l’annonce de la Bonne Nouvelle à nos contemporains qui ne la connaissent pas.
     Faire vivre l’Eglise contre vents et marées n’a guère de sens, si ce n’est pour témoigner d’une Parole de liberté dans un monde où règnent les apparences, d’une Parole qui rend la dignité dans un monde qui exclue et dé-personnalise l’être humain, d’une Parole qui ouvre à la fraternité dans un monde où chacun se replie sur soi dans le confort de l’indifférence à autrui, d’une Parole qui ouvre à l’espérance dans un monde construit sur la méfiance et l’acceptation du cynisme (pardon du « réalisme »).
     Dans la tourmente d’une crise qui vient saper et user notre propre endurance, ne croyons pas que les pasteurs soient moins touchés que les autres par les coups de boutoirs de ce néo-totalitarisme « soft » qui nous atteint les uns et les autres. Parce que nous partageons fortement la vie de nos communautés, nous vivons cette crise doublement : dans notre propre existence, et dans le partage avec les membres de l’Eglise ou les gens de nos villes et villages croisés à telle ou telle occasion.
Quand presque tout le monde est devenu « nomade » à sa manière, le salut d’une Eglise qui serait comme une peau de chagrin ne saurait être confié à des pasteurs à qui l’on demanderait d’être des « sédentaires » (autrefois on aurait dit des piliers), témoins vigilants de l’Eglise d’autrefois.

     Au contraire, j’ai deux convictions :
La première est que c’est là, précisément au cœur de notre faiblesse que nous pouvons recevoir et partager la Bonne Nouvelle : c’est au cœur de la crise, telle que nous la vivons que la prédication du Crucifié-Ressuscité a toute sa place. « Il nous faut témoigner par notre seule présence dont le centre est une vie cachée en Dieu ».
La deuxième est que « le Dieu vivant guide l’histoire » : « par l’action du Saint-Esprit, chaque créature humaine peut-être renouvelée et construire dès aujourd’hui un futur de justice et de paix pour l’humanité ». « Cela nous engage à continuer notre lutte pour une Eglise qui soit assemblée des égaux, espace de liberté et école de responsabilité ».
 
                Le 21 11 2006
                pasteur Jean-Christophe Muller




Le mot biblique :

on connaît dans Matthieu 5 les versets 3 et 7

Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à eux. (Segond)
Heureux ceux qui se savent pauvres en eux-mêmes, car le Royaume des cieux est à eux (Français courant)

je préfère lire : « Heureux ceux qui mendient avec exigence le sens de la vie, car ils participent déjà à la grande réalisation des jours heureux »

Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde (Segond)
Heureux ceux qui ont pitié des autres, car Dieu aura pitié d’eux (Français courant)

je préfère lire : « Heureux ceux qui aident la vie à surgir et la rendent vivable, ainsi recevront-ils la vie heureuse ». Miséricorde signifiant dans son origine  hébraïque « ce qui fait sortir de l’utérus ».




TEXTES ECRITS POUR « CONTACT » n°23 de décembre 2006, bulletin des Eglises réformées de la Gardonnenque

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  • Jean-Christophe MULLER
  • observateur engagé dans le monde où je vis avec les autres......
ancien ADJOINT au MAIRE d'ALES (83-95)
ancien CONSEILLER REGIONAL du LANGUEDOC-ROUSSILLON (88-92)
PASTEUR de l'EGLISE REFORMEE de FRANCE (depuis 1999)
  • observateur engagé dans le monde où je vis avec les autres...... ancien ADJOINT au MAIRE d'ALES (83-95) ancien CONSEILLER REGIONAL du LANGUEDOC-ROUSSILLON (88-92) PASTEUR de l'EGLISE REFORMEE de FRANCE (depuis 1999)

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Par un petit matin d'été, Quand le soleil vous monte au coeur, Quand un ami sèche vos pleurs, Qu'elle est belle la liberté, la liberté ! (G.Brassens "Heureux qui comme Ulysse !")

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