dialogue inter-actif autour de Jean 21 / 1-14
I - Nous avons cheminé aujourd’hui, et pris du temps autour de ce texte de l’Evangile de Jean ! Qu’est-ce que nous pouvons en retenir ?
II - Ils sont fatigués les disciples ! Ils ont vécu tant de chose avec Jésus ! Espoirs, très forts, où chacun a mis ce qu’il attendait, ce qu’il portait en lui, sans forcément écouter tout ce qu’il leur disait. Mais on est toujours tellement pressé de vivre qu’on n’entend que ce qui nous arrange et nous donne raison.
III - Alors est venu le temps terrible où ils l’ont tous abandonné, pour tenter de sauver leur peau : « chacun pour soi ! ». Et l’échec final : sa mort ! Tout était perdu, tout ce à quoi on s’était accroché si fort n’avait plus de sens !
IV - Oui, mais il était ré-apparu à ses amis ! Dans l’intimité d’une chambre reculée, comme pour parler à leur cœur ! « La Paix soit avec vous ! ». Soyez délivrés de vos fautes, de vos culpabilités, de vos abandons, de vos trahisons. Ne soyez plus dans la peine, le chagrin, la nostalgie ! Arrêtez de regarder dans le rétroviseur : un avenir s’ouvre devant vous !
I - Mais il était reparti ! Ils étaient rentrés chez, en Galilée… Et la vie reprenait son cours, ennuyeux, fatigant usant. « J’en ai marre, je suis fatigué » dit l’un, « Alors je vais faire comme avant ! ». Comme avant de rencontrer Jésus et de le suivre.
II - Et ils partent à la pêche ! Mais dans nos vies à nous, il nous arrive après des moments forts vécus en Eglise de désespérer, de ne plus trouver nulle part quelque chose qui nous motive, qui nous entraîne ! Alors, on s’occupe !
III - Oui mais comme les disciples après une nuit de pêche, on ne trouve rien, on ne ramène rien ! On n’attend plus rien ! J’ai entendu des personnes dire : « on m’a trop promis ! On m’a trop fait rêvé ! Maintenant, on ne m’aura plus ! ».
IV – Oui ! Et puis voilà quelqu’un sur la plage, qui attend. Qui les attend, qui nous attend. A-t-il son sourire bienveillant ? A – t – il son regard si doux qui invite au voyage de la tendresse et de l’amitié ? A – t – il cette attitude si simple, sereine et confiante, capable de balayer tout ce qu’il y a de lourd et de chargé dans nos cœurs et dans nos têtes ?
I - “N’avez-vous rien à manger ?” et c’est par ces mots que tout recommence ! Et c’est par une question qu’un nouveau récit, une nouvelle vie va être rendue possible.
Avec cette espérance de résurrection, avec cette rencontre toujours étonnante et toujours recommencée il me semble que je puis avoir confiance, que quelque chose puisse ad-venir. Je trouve là un fondement vivant pour notre existence.
IV - Nous nous sommes assemblés aujourd’hui. Et si ce texte du petit déjeuner sur la plage était un récit du commencement de l’Eglise. Chaque fois que nous nous rassemblons et que nous communions, nous venons avec nos espoirs déçus, nos échecs, nous apportons une part de notre nuit, de la froidure, du ciel noir et notre attente de lumière.
I - C’est ainsi que le Seigneur vient à nous. Nous ne sommes pas appelés à une vie enfermée dans nos tours d’ivoire. Vivre, revivre, c’est toujours avec les autres. oui, la résurrection ne peut passer que par quelqu’un d’autre : par celle de Jésus, qui vient nous inviter à la beauté et la tendresse du monde partagé.
II - Par la vie que nous pouvons cheminer avec les autres : nous avons pris le temps de marcher ensemble, nous avons porté les espoirs et les fardeaux des autres. Nous avons à prendre soin les uns des autres, avec exigence et tendresse, avec lucidité et compréhension réciproque : « prends soin de mes brebis ». Que nous puissions être chacun témoin d’une espérance de résurrection pour l’autre, ne serait-ce là notre mission de chrétien et celle de l’église ?
III - Alors notre foi en cette résurrection peut être ce qui nous guette sans cesse...
IV - Si c’est ça, alors l’église serait aussi ce filet qui ne craque pas quand nous, nous craquons.... Se rassembler, c’est se dire l’un à l’autre : « j’ai besoin de toi ! »… comme il leur a dit « N’avez-vous rien à manger ? »